Dans la continuité des activités de l’atelier de traduction littéraire de l’Institut Confucius, nous proposons ici une synthèse de deux textes consacrés aux micronouvelles en Chine : Micronouvelles en langue chinoise, paru dans la revue littéraire française Brèves en 2020, et Micronouvelles : miroir de la société chinoise contemporaine, de la série bilingue Pourquoi je suis rentré tard ce soir et d’autres micronouvelles chinoises publiée en 2021[1]. La définition et les caractéristiques de ce genre littéraire sont d’abord présentées, suivies d’un survol historique. Ensuite, nous décrivons plus en détail le phénomène des micronouvelles en République Populaire de Chine, qui, par son ampleur, apparaît comme unique dans le monde littéraire aujourd’hui.
1. Définition et caractéristiques
De nombreuses et diverses appellations sont données aux fictions courtes, genre apparenté à la nouvelle, dans les différentes langues où elles sont pratiquées. Ce que nous appelons ici « micronouvelle » renvoie à des récits littéraires prosaïques extrêmement concis.
Considérer la micronouvelle comme un genre littéraire à part entière peut être discuté, mais cela ne remet nullement en cause sa valeur littéraire et sa relative indépendance par rapport aux autres genres littéraires bien établis. Si l’on se base sur l’étude des micronouvelles chinoises des quatre dernières décennies, ces textes de fiction possèdent (au moins) les caractéristiques communes suivantes : la brièveté, une chute finale soudaine, un faible nombre de personnages, un sens critique aigu de la société et de l’ironie.
(1) La brièveté : ces textes font généralement moins de 2’500 caractères chinois, ce qui correspond grosso modo à moins de 3’000 mots dans des langues occidentales telles que le français ou l’anglais. Il existe plusieurs façons de définir cette brièveté, en s’intéressant par exemple au nombre de mots, au nombre de pages, ou encore au temps de lecture ; les discussions à ce sujet se concentrent souvent sur le nombre de mots. La brièveté est un élément important qui permet d’établir une frontière, notamment entre la micronouvelle et la nouvelle. De la même façon qu’il est difficile d’établir une distinction entre une longue nouvelle et un court roman (sans parler du fait qu’en chinois il existe encore une autre catégorie intermédiaire, le zhongpian xiaoshuo 中篇小说 ou « roman de taille moyenne »), il est difficile de différencier nettement la micronouvelle de la nouvelle. Ici, parmi les vingt-quatre micronouvelles présentées dans les deux publications mentionnées dans l’introduction, aucune n’excède 2000 caractères chinois, ou 2000 mots une fois traduite en français. On doit également s’intéresser à l’autre bout de la chaîne : y a-t-il un nombre minimal de mots pour une micronouvelle ? À notre avis, quelques centaines de mots au moins sont requis, afin de la distinguer des « posts » humoristiques (duanzi 段子), de quelques mots ou quelques lignes largement diffusés sur Internet, principalement sur les réseaux sociaux, la plupart du temps par des anonymes ne suivant pas forcément les règles de la création littéraire.
(2) Une chute finale soudaine : tout en demeurant une suite logique du développement de l’intrique, une fin brusque et inattendue laisse une marque profonde dans l’esprit du lecteur, suite à un changement de direction au cours du récit et un fort décalage face à l’attente de ce lecteur. On ne trouve que rarement de happy end dans les micronouvelles. Nous ne connaîtrons jamais les mots renfermés dans la bouteille ramassée par Hai Meizi (Le Secret de Ling Dingnian 凌鼎年), ni ce qui se passera lorsque les deux jeunes filles arriveront au village (Qui de nous deux verra le village la première de Huang Jianguo 黄建国). La fin constitue la continuation du conflit, voire le sommet de la tension, et non pas sa résolution. C’est précisément cette tension qui retient le souffle du lecteur et l’invite à prolonger son goût ou sa réflexion une fois la lecture terminée. Son attention et son imaginaire restent stimulés pendant longtemps, et opèrent ainsi une sorte d’effet littéraire. La construction de la fin et les procédés mis à son service contribuent largement à la qualité, et donc à la réussite, des micronouvelles courtes mais puissantes.
(3) Peu de personnages mais très marqués : en raison de sa taille restreinte, l’histoire racontée est souvent fragmentaire et épisodique, et les personnages peu nombreux ou croqués d’un trait. Il n’est pas rare que l’histoire soit axée autour d’une seule scène, d’un instant et de deux ou trois personnages. On ne connaît pas forcément le pourquoi ni le comment de la situation. Beaucoup de silences, de sous-entendus, d’ellipses et de raccourcis sont installés avant le texte, entre les lignes et après le texte. Cet art du « non-dit », proche de l’art pictural de l’espace blanc, la « technique de l’iceberg » de Hemingway, active l’imagination du lecteur. Les personnages sont présentés à travers un ou deux traits dominants, et souvent simplement nommés par « il » ou « elle », ou par des surnoms ou encore des diminutifs. Mais ils sont souvent vivants, insolites, inoubliables. Citons seulement cet intellectuel orgueilleux, têtu et en même temps attachant, qui consacre sa vie entière aux chrysanthèmes (Le Fou des chrysanthèmes de Ling Dingnian), ou encore cet éleveur de moutons, confronté à la bureaucratie et à la corruption, et qui finit par répondre aux contrôleurs qu’il ne sait pas ce que mangent ses moutons car il leur donne l’argent et ils achètent ce qui leur plaît (Ce que mangent mes moutons de Dai Xi 戴希). La compréhension du texte requiert certaines connaissances historiques et culturelles, qui deviennent alors une clé d’accès à un vaste monde représenté par une sorte de miniature[2]. Certains critiques suggèrent que les micronouvelles sont écrites par des auteurs qui n’ont pas le temps d’écrire, pour des lecteurs qui n’ont pas le temps de lire…À notre avis, bien au contraire, leur réussite demande une grande habilité de leur créateur, et leur compréhension une grande réflexion de leur destinataire.
(4) Un sens critique aigu de la société : contrairement à la nouvelle ou au roman qui traitent volontiers de toutes sortes de sujets, la micronouvelle se concentre surtout sur la critique de phénomènes sociaux récurrents. À l’aide de leurs textes, les auteurs pointent du doigt des problématiques, comme par exemple le poids des us et coutumes, les conflits entre tradition et modernité, les oppositions entre ville et campagne, les relations de couple peu glorieuses, l’amour impur, la hiérarchie, la corruption, l’absurdité de la vie politique, l’hypocrisie, ou encore le culte de l’argent. Toutes ces facettes sombres de la société font partie du quotidien des Chinois d’aujourd’hui. Même si l’auteur puise son inspiration dans des histoires anciennes, comme Les Habits neufs de l’Empereur de Ling Dingnian, la suite du récit montre des ministres menteurs qui proposent des solutions cruelles pour punir l’enfant qui avait dit la vérité, et l’utilisation d’un détecteur de mensonges ultra-moderne mis au point par un professeur de Harvard. Ling Dingnian questionne notre rapport de confiance avec la science et la technologie. Telles des armes miniatures, ces textes concis et puissants, témoins de leur époque, permettent aux auteurs de s’exprimer par petites touches sur les problèmes sociaux contemporains et sur les comportements humains.
(5) L’ironie : en lien direct avec le point ci-dessus, celle-ci est employée comme fil conducteur. Dans un contexte social et politique où la liberté d’expression est souvent restreinte, ce procédé permet de dépeindre une réalité absurde et mettre en évidence un décalage entre ce qui est dit et ce qui est attendu. En faisant appel à l’ironie, les auteurs expriment leur désillusion et leur attitude critique face à cette réalité, et dénoncent ce qui les dérange. En même temps, cette ironie apporte une touche de légèreté et d’humour, ce qui facilite la lecture des textes. Par exemple, Les Joies de l’indépendance (Ling Dingnian) n’a pour autre objectif que de souligner avec malice la dépendance à laquelle est soumise la génération des enfants uniques. Pourquoi je suis rentré tard ce soir (Deng Hongwei) montre l’infidélité et l’hypocrisie dans les couples modernes à travers une tromperie mutuelle bien dissimulée. Le lecteur a envie de rire et de pleurer en même temps. Nous souhaitons insister ici sur le fait que l’ironie présente dans les micronouvelles est différente de l’humour que l’on retrouve dans les « posts » chers à Internet ; en effet, l’ironie est ici construite au travers d’une histoire et un personnage, là où l’humour est souvent exprimé par des éléments langagiers (un mot, une phrase).
2. Historique
Un rapide tour du monde, un examen de la littérature de différents pays ou en différentes langues, permet de vérifier qu’il existe bel et bien, un peu partout, des écrivains confirmés ou reconnus qui s’adonnent soit exclusivement soit partiellement à la création de textes très courts. Ainsi, les micronouvelles occupent une place toute particulière dans le paysage littéraire mondial.
L’origine du genre de la micronouvelle remonte très loin dans le temps. En Occident, les Fables d’Esope du VIe siècle av. J.-C., en forme de prose, sont régulièrement citées comme les premiers écrits de ce genre « microscopique ». Les auteurs liés à ce type de création littéraire sont pour la plupart actifs à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. À titre indicatif, nous pouvons mentionner Tchekhov (1860-1904) pour le russe, Kafka (1883-1924) pour l’allemand, Mark Twain (1835-1910), O. Henry (1862-1910) et Ernest Hemingway (1899-1961) pour l’anglais, Guy de Maupassant (1850-1893) pour le français, Julio Cortazar (1914-1984) pour l’espagnol, ou encore HOSHI Shin’ichi (1926-1997) pour le japonais. Ces écrivains sont considérés comme des grands maîtres de la nouvelle, mais si l’on examine leurs œuvres en nous basant sur les cinq caractéristiques que nous venons de définir, on peut dire que certaines d’entre elles sont des micronouvelles. En France par exemple, Régis Jauffret (1955-) a publié Microfictions, cinq cents micronouvelles d’une page et demie chacune[3]. Au fil des pages, « la vie de n’importe qui est livrée à une désespérante banalité – banalité que, d’un tour de vis supplémentaire, l’écrivain tire vers le maximum de cruauté possible »[4]. Cette œuvre magistrale de plus de mille pages a été récompensée par plusieurs prix littéraires.
En Chine, le Classique des montagnes et des mers (Shan hai jing 山海经), un recueil de données géographiques et de légendes antiques daté du IIe siècle av. J.-C., marque le début de ce modèle d’écrits très courts, comprenant souvent une histoire et un personnage. Il contient trente-neuf textes, pour un total de 31’000 caractères, une moyenne de huit cents caractères par texte. Son intérêt littéraire réside notamment dans sa dimension mythologique, principale source des légendes de la Chine ancienne : on pense ici aux micronouvelles qui racontent les fameuses histoires fantastiques, telles que Nüwa répare le ciel brisé ou bien Chang’e s’envole dans la lune, profondément ancrées dans la culture chinoise.
Le genre des « histoires étranges » (zhiguai xiaoshuo志怪小说), et celui de la « transmission de l’extraordinaire » (chuanqi xiaoshuo 传奇小说), ont perpétué cette tradition. Deux fameux recueils d’histoires fantastiques, À la recherche des esprits (Sou shen ji 搜神记), compilé par Gan Bao 干宝 (282?-351), et les Anecdotes contemporaines et nouveaux propos (Shi shuo xin yu 世说新语), compilé par Liu Yiqing 刘义庆 (403-444), datés du IVe et Ve siècles, sont d’excellents représentants de la créativité et de la fécondité de ce genre. Le premier recueil contient 454 brèves anecdotes, pour la plupart des histoires de revenants et de démons. Certains de ces récits, tels que L’épée de la Vengence (Ganjiang Moye 干将莫邪) ou Dong Yong 董永 ont ensuite inspiré de nombreux écrivains. Le second recueil comporte 1’200 anecdotes de longueur variable, allant de quelques lignes à quelques mots, où interviennent de nombreux personnages excentriques et anticonformistes s’adonnant à des « conversations pures » (qingtan 清谈), illustrant le caractère à la fois noble et marginal de certains lettrés. Liu Yiqing a réussi à mettre en scène, malgré un espace très limité, des personnages extraordinairement originaux et vivants, qui ont fasciné les lettrés des générations suivantes.
Le sommet de cet art revient sans doute aux Contes extraordinaires du pavillon du loisir (Liao zhai zhi yi 聊斋志异), écrits par Pu Songling 蒲松龄 (1640-1715), parmi les plus grands classiques de la littérature chinoise. Le recueil, dont il existe une dizaine de traductions françaises, contient près de cinq cents textes, dont un grand nombre ne dépasse pas les deux cents mots. La plupart de ces contes à caractère fantastique mélangent le réel et le surnaturel : le lettré et la femme-renarde, par exemple, ont pour but de critiquer la société féodale et la décadence du système d’examen impérial, et de rechercher un amour idéal. Sur le plan littéraire, cet ouvrage est reconnu comme un chef-d’œuvre inégalé de la littérature fantastique. Il suffit de s’intéresser aux nombreuses adaptations au cinéma, au théâtre, à l’opéra ou à la télévision (parfois des séries de plusieurs dizaines d’épisodes), pour s’apercevoir de l’empreinte qu’il a laissée dans l’imaginaire collectif en Chine. Là aussi, si l’on suit les cinq critères définis précédemment, les récits de Pu Songling sont aussi des micronouvelles.
Au début du XXe siècle, des écrivains tels que Lu Xun 鲁迅 (1881-1936) et Guo Moruo 郭沫若 (1892-1978), considérés comme les fondateurs de la littérature chinoise contemporaine, ont repris le flambeau. D’autres moins connus, tels que Bing Xin 冰心 (1900-1999), Liu Bannong 刘半农 (1891-1934) ou Xu Dishan 许地山 (1894-1941), ont aussi écrit des micronouvelles, mais en s’appuyant sur le mode de la nouvelle, selon Liu Haitao[5].
Parmi les plus connus, les écrits de Lu Xun consistent principalement en des nouvelles, de brefs essais, des textes en prose ou encore des articles à caractère politique. Les thèmes dominants sont la dénonciation de la tradition et l’interrogation sur le caractère des Chinois. L’objectif de Lu Xun était de réveiller la conscience collective de ses concitoyens et refuser l’ordre établi. Pour ne citer qu’un exemple : sa fameuse micronouvelle Argumentation (Li lun 立论) [6], un texte de moins de 250 mots paru dans le recueil Mauvaises herbes (Yecao 野草), publié en 1925, nous dévoile son art de l’ironie et son esprit critique. À travers ce court texte, principalement constitué d’un dialogue entre un hôte et ses invités à l’occasion d’une naissance, Lu Xun pointe du doigt non seulement le caractère ambigu ou équivoque du peuple chinois, mais aussi la nature humaine qui préfère l’ignorance, la politesse et le mensonge à la vérité.
Durant les quatre décennies qui ont suivi, jusqu’à la fin des années cinquante, les micronouvelles n’ont jamais cessé d’exister. Les « nouvelles sur le mur » (qiangtou xiaoshuo 墙头小说) des années trente et quarante et les « mini-nouvelles » (xiaoxiaoshuo 小小说) de la fin des années cinquante, apparues abondamment dans les revues littéraires et dans les journaux, ont contribué à l’épanouissement du genre. Des auteurs tels que Xia Yan 夏衍 (1900-1995), Cao Ming 草明 (1913-2002), Lao She 老舍 (1899-1966) ou Ba Jin 巴金 (1904-2005) ont apporté leurs pierres à cet édifice en cours de construction, et le célèbre écrivain Mao Dun 茅盾 (1896-1981) y a même consacré une critique[7].
Autrement dit, tout au long de l’histoire littéraire chinoise, le genre des micronouvelles a toujours eu sa place. Mais ce n’est qu’à la fin du XXe siècle qu’il a pris un envol inattendu et connu un développement sans précédent, devenant un phénomène particulier dans la littérature mondiale.
3. Aperçu des années quatre-vingts à nos jours
3.1. Le contexte
Les années quatre-vingts marquent un profond bouleversement et un changement radical dans l’histoire de la Chine. La Révolution culturelle prend fin, le lancement des réformes permet l’ouverture du pays et surtout de l’esprit des Chinois. On remarque alors une grande liberté dans la création artistique et littéraire. Une pléthore de journaux et magazines littéraires font leur apparition, alors que la Chine traduit et introduit à grande échelle les chefs-d’œuvre de la littérature mondiale. Ces derniers exerceront une influence énorme sur la création des écrivains et artistes chinois.
Beaucoup d’écrivains chinois contemporains racontent comment ils ont été fascinés et marqués par la découverte des multiples facettes de la littérature mondiale, si différente de celle qu’ils connaissaient alors. C’était le début d’un développement sans précédent pour la littérature de tous les genres, et le moment d’une renaissance de la littérature chinoise en général dans laquelle s’est inscrite celle des micronouvelles, weixing xiaoshuo 微型小说 « nouvelles en micro-forme, nouvelles miniatures » en chinois, ou encore xiaoxiaoshuo小小说, « mini-nouvelles ».
D’autres raisons permettent d’expliquer l’explosion du phénomène des micronouvelles. L’apparition d’Internet, des réseaux sociaux et des logiciels de lecture sur téléphone portable favorisent la transmission et la lecture de textes concis. Ces moyens médiatiques sont particulièrement adaptés à la diffusion de cette littérature, et ils rendent aussi les auteurs autonomes, plus indépendants car libérés des contraintes d’une publication traditionnelle par des éditeurs ou librairies. La lecture s’en retrouve également facilitée pour les amateurs de littérature, lorsqu’ils sont eux-mêmes acteurs d’un développement économique effréné et disposent de peu de temps pour lire. C’est une littérature parfaite pour des lecteurs pressés.
La popularité des applications qui mettent à disposition un texte court voire très court chaque jour souligne cette évolution. Ressemblant aux innombrables « posts » qui fleurissent sur les réseaux sociaux, les micronouvelles permettent d’exprimer mécontentements et critiques envers la politique, la société et toutes les facettes sombres de l’humanité, dans un esprit avant tout ironique et humoristique. Dans un climat politique peu favorable à la liberté d’expression, toutes sortes de thèmes peuvent cependant être abordés : l’amour, le mariage, la mort, la vieillesse, la corruption, le culte de l’argent, la crise de croyance, le conflit entre la tradition et la modernité, l’immigration interne, les inégalités croissantes, la médiocrité humaine, les humiliations, la déshumanisation par la technologie, les dérives de l’ère informatique, etc. Nous pourrions ainsi rallonger encore et encore notre liste.
La forme miniature des micronouvelles, et leur diffusion par des voies moins officielles et plus populaires, les ont probablement aidées à circuler plus librement, par comparaison à la littérature dominante comme celle des romans par exemple. Nous identifions encore une autre explication de la réussite et la popularité de ce genre : parmi les grands consommateurs de micronouvelles, on trouve des dizaines de millions de lycéens. Lors du concours d’entrée à l’université (équivalent du baccalauréat français), ceux-ci doivent présenter une composition littéraire dont la longueur et le style sont très proches des micronouvelles. La création et la publication de ces dernières ont ainsi été largement encouragées par la préparation de ce concours, un moment crucial dans le parcours de vie des jeunes chinois. Par ce biais, la lecture, l’analyse, et l’enseignement de ces textes, de même que l’exercice de leur écriture, entrent dans le quotidien de millions de familles chinoises qui font tout pour obtenir le meilleur score possible à ce concours, nécessaire pour entrer dans les meilleures universités et choisir le domaine de spécialisation souhaité.
3.2. Les auteurs et les acteurs
Plusieurs milliers d’écrivains chinois exercent principalement ou exclusivement dans ce genre. Une centaine d’entre eux sont membres de l’Association nationale des écrivains chinois, organisme reconnu qui permet d’acquérir le statut officiel d’écrivain. Des milliers d’autres font partie d’associations d’écrivains au niveau des provinces ou des villes[8]. Voici une sélection d’auteurs, principalement basée sur les études du professeur Watanabe Haruo 渡边晴夫, spécialiste japonais des micronouvelles chinoises[9]: Xu Xing许行, Bai Xiaoyi 白小易, Ling Dingnian 凌鼎年, Liu Guofang刘国芳, Sheng Xiaoqing 生晓清, Zhang Jishu张记书, Sun Fangyou 孙方友, Wang Kuishan 王奎山, Xing Ke 邢可, Sha Minnong 沙黾农, Shen Zulian 沈祖连, Si Yusheng 司玉笙, Xie Zhiqiang 谢志强, Cao Dequan 曹德权, Teng Gang 滕刚, Shao Baojian 邵宝建, Wen Mu 文牧, Xiu Xiangming 修祥明, Yuan Bingfa袁炳发, Yang Xiaomin 杨晓敏, Yang Chongde杨崇德, Bai Xuchu白旭初,Qin Yong秦俑, Lu Yingmo陆颖墨, Wei Ming韦名, Liu Lianqun刘连群, et bien d’autres encore.
Bien que leur genre de prédilection reste incontestablement le roman et/ou la nouvelle, certains écrivains reconnus publient aussi des micronouvelles. Ainsi, on trouve des textes courts, voire très courts, chez de grands noms de la littérature chinoise contemporaine, tels que Wang Zengqi 汪曾祺 (1920-1997), Lin Jinlan 林斤澜 (1923-2009), Wang Meng 王蒙 (1934-), Feng Jicai 冯骥才 (1942-), Liu Xinwu 刘心武 (1942-), Liang Xiaosheng 梁晓声 (1949-), Jiang Zilong蒋子龙 (1941-), Bi Shumin毕淑敏 (1952-), Jia Pingwa 贾平凹 (1952-), Cao Naiqian 曹乃谦 (1949-), Mo Yan 莫言 (1955-), Wu Jinliang吴金良 (1955-), He Liwei 何立伟 (1954-), etc.
3.3. Les revues littéraires
Plusieurs journaux et de revues littéraires chinois publient des micronouvelles, en y consacrant parfois une rubrique dédiée. Le Monde des nouvelles (Xiaoshuo jie 小说界) notamment, a été la première publication périodique chinoise à proposer, dès 1983, une section intitulée « micronouvelles » 微型小说, une démarche suivie par beaucoup d’autres revues depuis.
Il existe aujourd’hui plusieurs publications spécialisées. Au fil du temps, les deux premières revues consacrées uniquement à la publication de micronouvelles sont restées les plus importantes. Il s’agit de Sélection de nouvelles au micro format (Weixing xiaoshuo xuankan 微型小说选刊), fondée en 1984 et basée à Nanchang, et Sélection de mini-nouvelles (Xiaoxiaoshuo xuankan 小小说选刊), fondée en 1984 et basée dans le Henan.
Bien sûr, il est difficile de répertorier les innombrables œuvres choisies, recueils ou anthologies de micronouvelles, dont la quantité augmente constamment et où certains ouvrages peuvent compter jusqu’à dix volumes. On peut simplement relever que la popularité des micronouvelles est impressionnante et sans pareil. Selon le Professeur Watanabe Haruo, le nombre annuel de publications de micronouvelles en Chine est passé de 2’000 en 1982 à 7’000 en 1984, pour finalement atteindre 300’000 en 2014[10].
3.4. Les associations
En 1990, une première rencontre nationale dans la province du Henan a réuni vingt auteurs de micronouvelles. Parmi eux, on relève les noms de Sun Fangyou, Wang Kuishan, Cao Naiqian, Sheng Xiaoqing, Sha Minnong, Ling Dingnian, Teng Gang, Liu Guofang, Xie Zhiqiang, Shen Zulian, Zhang Jishu, Wu Jinliang, Si Yusheng, Yu Rui, Xing Ke, ou encore Liu Lianqun. Ces écrivains furent considérés par la suite comme la première génération des micronouvellistes chinois contemporains. Ils ont joué et jouent toujours le rôle de piliers dans la prospérité du genre.
Une partie des auteurs de micronouvelles sont membres de l’Association nationale chinoise des écrivains, mais il existe d’autres organisations spécialisées dans le domaine des micronouvelles. Ainsi, l’Association nationale des micronouvelles (Zhongguo weixing xiaoshuo xuehui 中国微型小说学会), la plus ancienne, a été officiellement fondée en 1992 à Shanghai. À cela s’ajoute des associations de provinces ou de métropoles.
Au niveau mondial, le lancement de l’Association mondiale de la recherche sur les micronouvelles en langue chinoise (Shijie huawen weixing xiaoshuo yanjiuhui世界华文微型小说研究会), fondée en 2001 à Singapour, a permis de regrouper les chercheurs qui s’intéressent à cette thématique et de favoriser l’étude des particularités du genre. Cette association a déjà organisé douze colloques internationaux, le dernier ayant eu lieu en 2018 en Indonésie.
3.5. Les concours et les prix
Parmi les nombreux concours et prix destinés aux écrivains de micronouvelles, nous pouvons tout d’abord citer le premier concours international, Chunlan Bei 春兰杯, organisé par l’Association nationale des micronouvellistes en 1992 à Singapour, auquel se sont unies différentes associations littéraires basées dans des pays tels que Singapour, la Thaïlande, la Malaisie, l’Angleterre, la Hollande, la Belgique, le Luxembourg, l’Autriche et les États-Unis. À cette occasion, plus de deux mille textes avaient été sélectionnés. Il s’agissait du premier événement organisé à l’échelle mondiale en relation avec les textes de « petite taille », derniers-nés dans la famille des genres littéraires.
La revue Jinshan 金山 a créé son propre concours annuel consacré aux micronouvelles en 2002, dont dix-huit éditions ont été organisées jusqu’à ce jour. Elle a publié en 2020 un recueil des 110 micronouvelles primées au fil des ans auprès d’une maison d’édition réputée de Shanghai[11] ; un excellent reflet du niveau atteint par ce genre littéraire en Chine au cours des vingt dernières années.
Depuis 2003, la revue Baihuayuan 百花园 organise elle aussi son propre concours, le Jin maque jiang 金麻雀奖. Ayant d’abord lieu une fois tous les deux ans, il a désormais lieu, depuis 2015, une fois tous les trois ans. Depuis son lancement, huit éditions ont déjà été organisées.
Le Prix Lu Xun, l’un des prix littéraires chinois les plus prestigieux, est traditionnellement attribué aux nouvelles. Depuis 2010 toutefois, la participation des recueils de micronouvelles est acceptée. Cette décision a constitué une nouvelle étape marquant l’entrée officielle de ce genre autrefois perçu comme « miniature », qui jusqu’alors avait du mal à se faire accepter dans la cour des grands. Depuis lors, chaque année, des dizaines de recueils de micronouvelles sont présentés dans cette compétition. En 2018, le recueil de Feng Jicai 冯骥才, Personnages extraordinaires du monde ordinaire (Sushi qiren俗世奇人), a été sélectionné et primé parmi un total de dix-neuf recueils de micronouvelles présélectionnés. Cette reconnaissance était la confirmation du nouveau statut, désormais indépendant et à part entière, des micronouvelles dans la littérature chinoise. Le recueil de Feng Jicai comprend trente-huit portraits (version 2016) qui dépeignent une série de personnages peu ordinaires possédant chacun un don particulier. À travers ces récits empreints du style des conteurs traditionnels, l’auteur encense et glorifie la culture et la tradition de sa ville natale, Tianjin[12].
L’Association nationale des micronouvellistes joue un rôle important dans le développement du genre. En 2020 par exemple, elle a décerné un Prix de contribution exceptionnelle à dix personnalités dont la contribution a été jugée remarquable. Celui-ci porte sur des dimensions variées de la production de micronouvelles, tels que la création, la publication, l’édition, la critique, la traduction, ou bien encore l’organisation d’événements. Parmi eux, nous pouvons citer Ling Dingnian 凌鼎年, Dai Xi 戴希, Huang Junxiong 黄俊雄 (Canada), Liu Haitao 刘海涛, Watanabe Haruo 渡边晴夫 (Japon), Lu Shun 吕顺 (Australie), Yuan Ni 袁霓 (Indonésie), Lian Jian’an 练建安, Cheng Siliang 程思良, et Cai Zhongfeng 蔡中锋[13].
Mentionnons encore un lieu et un centre qui ont joué un rôle central dans l’histoire récente des micronouvelles : la résidence de Wuling 武陵, située dans la ville de Changde 常德, dans la province du Hunan. Créée en 2013, elle sert de lieu de résidence où se trouvent, en permanence, une quarantaine de micronouvellistes[14]. On y organise aussi des concours littéraires, et on y réalise des publications.
À l’initiative de l’un des micronouvellistes les plus actifs et les prolifiques, Ling Dingnian, un centre de documentation destiné à des micronouvelles a été fondé en 2009 dans l’enceinte de la bibliothèque de Taicang 太仓, dans la province du Jiangsu. On y retrouve notamment des manuscrits et des publications liés à ce genre.
3.6. Les critiques et les études
Parmi beaucoup d’autres critiques littéraires, nous aimerions simplement mentionner Liu Haitao 刘海涛 et Yang Xiaomin 杨晓敏. L’ouvrage de Liu publié en 1990, Les théories et les techniques de la micronouvelle (voir note 4), est considéré comme l’une des premières études systématiques du genre. Yang quant à lui, à la fois écrivain, éditeur et critique de micronouvelles, a présenté, analysé et commenté des centaines d’auteurs et de textes. Depuis quelques années, le monde académique y contribue également : des universités chinoises dispensent des cours consacrés à la thématique des micronouvelles, et des projets de recherche, des mémoires ou des thèses de doctorat traitent de ce sujet.
Au-delà des frontières de la Chine, Watanabe Haruo, professeur de la Kokugakuin University à Tokyo, est incontestablement le spécialiste le plus connu des micronouvelles en langue chinoise. Cet infatigable chercheur a, depuis des décennies, traduit, commenté et publié des centaines des micronouvelles chinoises dans différentes revues japonaises. Il a aussi étudié l’histoire des micronouvelles japonaises et chinoises dans une perspective comparatiste[15].
Parfois, certains grands écrivains participent aux discussions portant sur les caractéristiques des micronouvelles. Wang Zengqi 汪曾祺, par exemple, qui a aussi écrit des micronouvelles très appréciées, relève: « La mini-nouvelle est un hybride, entre la nouvelle courte et le poème (… ). Elle relève un peu des visions allégoriques du bouddhisme chan (…). En un certain sens, il y a une part d’obscurité dans ces récits (…). Le vide est une caractéristique de la mini-nouvelle. On peut même dire que c’est l’essence de l’art de la mini-nouvelle.» [16]
3.7. Auteurs de la diaspora chinoise
Le phénomène exceptionnel des micronouvelles n’aurait pas connu une si grande ampleur sans la participation et la contribution d’auteurs chinois résidant à l’étranger. Dès le premier concours Chunlan bei de 1992, on trouve déjà des auteurs venant d’une dizaine de pays. La liste des quarante personnalités les plus importantes dans le développement du genre depuis quatre décennies (1978-2018), désignées par l’Association mondiale de la recherche sur les micronouvelles en langue chinoise, comporte seulement dix-huit citoyens chinois (dont trois à Hong Kong et deux à Macao), les vingt-deux autres résident dans un autre pays : quatre en Thaïlande ; deux à Singapour, en Malaisie, en Indonésie, aux Philippines, en Australie, et aux Etats-Unis ; une au Japon, en Corée de Sud, au Brunei, au Canada, en Suisse et en Nouvelle-Zélande[17].
Les publications de micronouvelles reflètent également cette diffusion internationale. Depuis 2011, des recueils et des anthologies en langue chinoise ont été publiés en Europe, en Amérique, en Océanie et en Asie. Parfois, celles-ci prennent la forme de recueils nationaux, tels que des micronouvelles chinoises en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Canada, en Indonésie, en Thaïlande et au Japon.
3.8. Traduction et diffusion à l’extérieur de la Chine
Sous l’impulsion du professeur Watanabe Haruo, les premières traductions et études étrangères consacrées aux micronouvelles chinoises sont parues au Japon. Il dirige la revue japonaise Lianwu莲雾, dont l’objectif est de présenter la création de micronouvelles en langue chinoise. Lancée en 2005, elle a publié onze numéros depuis son début.
La même année a vu la première traduction anglaise, fruit du travail de Harry J. Huang (Huang Junxiong黄俊雄). L’ouvrage comprend 111 textes, soigneusement sélectionnés, avec des micronouvelles anciennes et d’autre plus contemporaines, ainsi que sept études critiques. En 2020, le même Monsieur Huang, Canadien d’origine chinoise, a publié A New Anthology of Chinese Short-Short Stories[18], un corpus de 294 textes de 179 différents auteurs, classés en trois volumes sous les thèmes « Romance ancienne et contemporaine, maux sociaux, rebondissements et changements de vie », « Satire, amour et mariage » et « Surprises, sagesse et philosophie ».
On relève encore deux traductions parues aux États-Unis : Loud Sparrows : Contemporary Chinese Short-shorts, une anthologie de 91 textes, sélectionnés et traduits par Aili Mu, Julie Chiu et Howard Goldblatt[19]. Ainsi que The Pearl Jacket and Other Storie : Flash Fiction from Contemporary China, une anthologie de 120 textes éditée et traduite par Qi Shouhua[20].
Quant aux recueils par auteur, Ling Dingnian semble être à ce jour le seul micronouvelliste traduit et publié hors de Chine. En décembre 2020, 12 micronouvelles sélectionnées et traduites par François-Karl Gschwend ont été publiées par la revue française Brèves. Avant celles-ci, trois recueils avaient déjà parus : (1) China Micro-fiction Collection : Dingnian’s, 101 textes traduits en anglais par Zhang Baihua[21] ; (2) Vivre encore une fois la jeunesse (Zai nianqing yici 再年轻一次), 53 textes traduits en japonais et publiés au Japon[22] ; (3) Oriental Beauty Tea (Dongfang meiren cha 东方美人茶) : Selection of Ling Ding-nian’s New Micro-fiction, version bilingue chinois-anglais de 54 micronouvelles récentes traduites par Sun Baimei 孙白梅[23].
Enfin, il existe bien sûr des traductions ponctuelles dans d’autres langues que le japonais ou l’anglais, mais pas sous la forme d’anthologie, pour cette raison nous ne les répertorions pas.
Conclusion
En substance, nous retenons deux caractéristiques qui définissent la micronouvelle et la différencient de la nouvelle : la brièveté et une fin toujours surprenante et poignante. Ainsi que nous l’avons illustré, ce genre possède une longue tradition, en Occident comme en Chine, riche de textes admirables du XIXe siècle, mais c’est surtout en Chine, depuis une quarantaine d’années, que la micronouvelle a pris un envol particulier. À l’issue de ce survol rapide, nous proposons au lecteur les éléments principaux suivants:
- En Chine et dans les écrits de langue chinoise, les micronouvelles constituent un genre littéraire indépendant dans la famille des fictions telles que le roman et la nouvelle. Malgré sa longueur limitée et sa grande difficulté de se trouver une place propre dans le paysage littéraire pendant longtemps, ce genre est aujourd’hui mieux accepté dans la cour des grands. Il est aussi devenu extrêmement populaire.
- Le développement extraordinaire de la micronouvelle chinoise ces dernières années, tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif, place la Chine dans une position toute particulière sur la scène de la littérature mondiale. Aucun autre pays ne possède une évolution comparable.
- Le succès du genre est surtout dû à l’excellente qualité des textes publiés. Bien entendu, parmi les centaines de milliers de micronouvelles existantes, il est inévitable que certaines ne soient pas de véritables œuvres littéraires, et l’on comprend que la qualité inégale soit souvent la source de critiques, mais l’indépendance et la réussite du genre n’ont plus à être contestées.
Ainsi que nous avons tenté de l’illustrer, le phénomène est en pleine effervescence et ce genre « miniature » ne montre pas de signe d’affaiblissement. Au contraire, le développement de la téléphonie mobile et d’autres innovations technologiques semble accompagner et renforcer sa pertinence. Nous lui prédisons un bel avenir et une longévité heureuse.
Cette contribution a été relue par Basile ZIMMERMANN.
Suggestion de citation:
POIZAT-XIE, Grâce (2021). « La Chine dans un grain de riz : micronouvelles chinoises ». In Blog Scientifique de l’Institut Confucius, Université de Genève. Lien permanent: https://ic.unige.ch/?p=1309, consulté le 11/21/2024
Notes et références:
[1] Micronouvelles en langue chinoise, paru dans la revue littéraire française Brèves (n°117, 2020) en introduction à des textes de Ling Dingnian 凌鼎年 sélectionnés et traduits par Français-Karl Gschwend ; ainsi que Micronouvelles : miroir de la société chinoise contemporaine, introduction à la série bilingue Pourquoi je suis rentré tard ce soir et d’autres micronouvelles chinoises, proposée et traduite par Delphine Goldschmidt-Clermont (L’Asiathèque, 2021).
[2] C’est précisément cette caractéristique qui nous a inspiré le titre de cet article, La Chine dans un grain de riz, qui fait écho aux fameux vers du poète anglais William Blake (1757-1827) To see a world in a grain of sand.
[3] Publié en 2007 chez Gallimard, Paris.
[4] Rabaté, Dominique et Schoentjes, Pierre (2010), « Micro-scopies ». Revue critique de fixxion française contemporaine, pp. 3-10 ; http://www.revue-critique-de-fixxion-francaise-contemporaine.org/rcffc/article/view/fx01.01/480.
[5] Liu Haitao 刘海涛, Les théories et les techniques de la micronouvelle (Weixing xiaoshuo de lilun yu jiqiao 微型小说的理论与技巧), Zhongguo renmin daxue chubanshe, 1990.
[6] La traduction de Brigitte Duzan peut être consultée ici : http://www.chinese-shortstories.com/Tres_courtes_nouvelles_Lu_Xun_Argument.htm.
[7] Mao Dun, Les mini-nouvelles dont le début a fait sensation (Yimingjingren de xiaoxiaoshuo 一鸣惊人的小小说), Renmin Wenxue 人民文学, no. 2, 1959.
[8] Voir par ex. le compte rendu sur http://blog.sina.com.cn/s/blog_678f83000102xae4.html.
[9] Watanabe Haruo, Introduction aux nouvelles super courtes (Chao duanpian xiaoshuo xulun 超短篇小说序论), pp. 20-34, DTP, 2009.
[10] Communication lors du Colloque international sur les micronouvelles en langue chinoise organisé par l’Institut Confucius de l’Université de Genève en octobre 2015.
[11] Zhongguo weixing xiaoshuo niandu huojiang zuopin xuan 中国微型小说年度获奖作品选, Shanghai wenyi chubanshe 上海文艺出版社, 2020.
[12] Une version française de trois de ces textes, traduits par Brigitte Duzan, est disponible en ligne : www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_FengJicai_Personnages_peu_communs_du_monde_ordinaire.htm.
[13] https://m.booea.com/news/s_1452196.html. Le nom des pays mis entre parenthèses indique le lieu de résidence actuelle de ces écrivains d’origine chinoise.
[14] http://www.chinawriter.com.cn/news/2013/2013-12-17/185491.html.
[15] Voir par exemple Weixing xiaoshuo : fazhan yu jiaoliu (Micronouvelles : développement et échange), 2B Kikaku, 2008 ; Chao duanpian xiaoshuo xulun (Introduction à la micronouvelle), DTP, 2009.
[16] Wang Zengqi sur l’écriture de la mini-nouvelle (Wang Zengqi tan xiaoxiaoshuo xiezuo 汪曾祺谈小小说写作), voir Brigitte Duzan, http://www.chineseshortstories.com/.
[17] http://m.zuojiawang.com/html/wentandongtai/35790.html.
[18] Bestview Scholars Publishing, Toronto, 2019.
[19] Colombia University Press, 2006.
[20] Stone Bridge Press, 2008.
[21] KF Times Group Inc., Canada, 2016.
[22] DTP, Japon, 2017.
[23] Dixie W Publishing Corporation, USA, 2020.